Entre 1460 et 1562 s’ouvre pour le Lauragais un siècle de relative tranquillité qui va voir le développement intense de “l’herbe du Lauragais”, le pastel.
Des feuilles de cette plante, après de multiples manipulations, on extrayait une poudre, l’agranat, très recherchée par les teinturiers.
Les marchands toulousains se sont énormément enrichis en prenant en charge la transformation et la commercialisation du produit. Le paysan du Lauragais en a assuré la culture mais retiré peu de profits, car le pastel, plante fragile, demandait beaucoup de soins et de main d’oeuvre : cultivé comme une plante potagère, il lui fallait une terre bien fumée, souvent désherbée. On ne récoltait que les feuilles et la collecte se faisait cinq ou six fois, tout au long de l’année, les trois premières récoltes étant les meilleures (qui donnaient un pastel de bonne qualité).
Simon Lancefoc, marchand toulousain, seigneur de Vénerque, possédait de nombreuses métairies en Lauragais dont eux à Baziège.
Il consentait à ses producteurs de coques de pastel des avances sur récolte quand l’argent venait à leur manquer.
De cette richesse apportée par le pastel à ceux qui en faisaient le commerce, il nous reste, outre les nombreux hôtels toulousains, de magnifiques églises reconstruites durant cette période de prospérité (comme celle de Baziège) et de nombreux châteaux ou demeures seigneuriales (le château de Lastours date de cet âge d’or).
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