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La révolution, l’Empire

revolution_empireAu printemps 1789, Baziège élit ses députés qui vont représenter la communauté à la Sénéchaussée de Castelnaudary. L’un d’eux, Antoine Estadens maître de la Poste Royale, sera promis à un bel avenir politique.

Le curé de Baziège, Guyon, sera député du clergé et ira à Versailles représenter son ordre.
Plus tard, il entrera dans la semi-clandestinité devenant curé réfractaire, ayant refusé de jurer fidélité à la Constitution.

En 1790, Baziège devient chef lieu de canton.
De sérieuses escarmouches auront lieu, en 1792, lors de l’installation du curé constitutionnel dans la commune et les dragons seront appelés pour rétablir l’ordre.
En septembre 1792, Antoine Estadens est élu député à la Convention. Il siège parmi les Girondins, ne vote pas la mort du Roi, mais son bannissement.
Il va être arrêté en juin 1793 avec les députés girondins, emprisonné jusqu’au 8 brumaire An III (29 octobre 1794).
En 1795, il travaille au ministère des Postes et Messageries et remplit des missions en Belgique.
On le retrouve à Baziège, en thermidor An VII (août 1799) où il doit faire face à l’insurrection royaliste qui embrase le Midi et la région toulousaine. Les insurgés ne parvenant pas à s’emparer de Toulouse, se dirigent en partie vers Castanet.
Dans la nuit du 18 au 19 thermidor (5 au 6 août 1799) des nouvelles alarmantes parviennent à Baziège : une bande royaliste arrive et va s’emparer de la cité.
Estadens et quelques rares républicains vont organiser la défense. Le gros de la population est favorable aux insurgés ou reste dans l’expectative.

Des coups de feu sont échangés dans la nuit autour du village et une avant-garde royaliste est repoussée.

La troupe légaliste de Villefranche vient au secours des baziégeois et elle est très mal reçue: on lui refuse le logement et même de l’eau pour boire.
Devant cette attitude sans équivoque, les élus et les républicains se retirent à la suite de la troupe villefranchoise.
Leur exil dura huit jours. Le village ne fut pas investi par les troupes royalistes mais occupé par des forces républicaines imposantes.
La répression ne fut pas sanglante; quelques semaines de prison suffirent à calmer les plus exaltés. Mais elle fut plus insidieuse : lors d’un remodelage des cantons, Baziège fut exclue des chefs-lieux au profit de Montgiscard.

Estadens, maire, lors de ses séjours à Baziège, essaie de réconcilier les factions en leur faisant sentir “la nécessité d’abjurer leurs erreurs, de renoncer aux anciens préjugés, de pardonner leurs ennemis, de ne faire qu’à l’avenir qu’une seule famille de frères.”
Les Bonapartistes ne semblent pas avoir trouvé trop de partisans dans la commune. Seuls treize citoyens se déplacèrent et votèrent, en 1804, pour l’Empire à vie et héréditaire.
Le Consulat et l’Empire furent pour Baziège une période de transition.

Il va falloir de plus en plus de soldats à l’Empereur et de nombreux jeunes baziégeois vont être désignés pour rejoindre les armées.
Quelques-uns vont se cacher pour éviter la conscription et gendarmes et agents municipaux vont leur faire la chasse tout en essayant de convaincre leurs parents de les retrouver…

A la fin de l’Empire, en 1814, Baziège va être témoin des “derniers morts de l’Empire”.
Les armées anglaises de Wellington talonnent l’armée de Soult, venant d’Espagne et se voulant se diriger vers Castelnaudary sans combattre dans Toulouse.
Les avant-gardes françaises essaient de percer le blocus anglais de Toulouse. Le 11 avril après-midi, la cavalerie de Soult affronte dans la plaine de Ste Colombe, près de la chapelle, la cavalerie anglaise qui doit se replier.
Le front anglais est percé et les armées de Soult peuvent passer. Les morts anglais furent ensevelis dans un champ qui aujourd’hui encore porte le nom de “cimetière des anglais”.
Quelques jours plus tard, une partie de l’armée anglaise cantonne à Baziège, comme dans tous les villages de la vallée de l’Hers.
Le nouveau conseil municipal écrit à Wellington et, tout en le remerciant d’avoir débarrassé la France et le monde du tyran usurpateur, lui demande réparation pour les dégâts occasionnés aux champs et aux récoltes par le passage et le stationnement des troupes.


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