La Troisième République vote le 16 juin 1891 la loi sur la gratuité de l’enseignement et le 28 mars 1882 l’obligation scolaire pour les enfants de six à treize ans.
A Baziège, dès le mois de février 1881, la deuxième municipalité républicaine Chassereau dont la majorité est fragile, décide par 5 voix contre cinq (mais la voix du maire est prépondérante) de construire des maisons d’école tant pour les filles que pour les garçons.
A la session de septembre, le Maire n’a plus la majorité au Conseil Municipal par suite du décès d’un élu républicain.
Au mois de novembre 1881, le préfet met en demeure la commune de construire des écoles.
La majorité conservatrice du Conseil reconnaissant que “ l’instruction est donnée gratuitement à tous les enfants de la commune dans des écoles libres ” refuse par six voix contre cinq le projet.
Les années qui suivent voient le retour des conservateurs à la Mairie et les mises en demeure du préfet pour la construction d’une maison d’école sont sans cesse contrées.
Le curé, l’abbé Plante, qui se vante de tenir sa paroisse “haut la main“, y va lui aussi de ses arguments et brandit l’anathème: “il déblatère contre les écoles sans Dieu, l’irréligion et l’immoralité, obtient créance auprès des âmes simples et naïves. “
En octobre 1885, le Préfet, envoie une autre mise en demeure dont le Maire et le Conseil Municipal demandent l’annulation en Conseil d’Etat. Chaque partie fourbit ses armes et présente son dossier. Au mois d’avril 1890, le Conseil d’Etat a rendu son verdict défavorable au Conseil Municipal qui doit faire face à une autre mise en demeure du Préfet de choisir dans un délai de 15 jours des locaux pour l’installation ou la construction des écoles de garçons et de filles et le logement personnel des maîtres.
Le Maire, reprend tout l’historique de l’affaire des écoles et rejette la construction d’un groupe scolaire qui ” serait une ruine pour les habitants, et qui n’est demandé que par un petit groupe d’habitants dont le but avoué est de vexer la grande majorité de la population . ”
A partir de là, tout va changer rapidement.
Au mois de septembre 1890, en l’absence de trois conseillers municipaux et du Maire, Guiraud Jules, qui ne reparaîtra plus au conseil municipal jusqu’à la fin de son mandat en 1992, la construction des écoles est décidée. Le Conseil est entièrement d’accord avec M. le Président et estime que l’emplacement pour la construction d’un groupe scolaire soit situé à la bascule communale, à côté du ruisseau des Espaces.
Pourquoi un tel revirement, pourrait-on se demander? Le Maire, Guiraud, homme de forte personnalité, dépité que son recours en Conseil d’Etat ne soit pas reconnu voit son prestige décroître et préfère se retirer.
De son côté, l’abbé Plante vieillit et commence à avoir des problèmes de santé. Le reste des conseillers devant l’acharnement de l’administration à vouloir imposer une construction d’école préfère composer.
D’ailleurs n’y va-t-il pas un peu de l’avenir de la commune? Depuis dix ans que traîne l’affaire des écoles, aucun autre projet ne voit le jour dans la commune. Tout semble bloqué en haut lieu.
Et effectivement dès que le groupe scolaire sera construit, la commune va être autorisée à se lancer dans de grands travaux : création de la place de l’église, percement des entrées de l’église à la base du clocher, réaménagement de la Mairie, aménagement du foirail, assainissement du ruisseau des Espaces et tous ces travaux se firent à l’aide de nombreux emprunts.
En septembre 1893, le Préfet est invité à l’inauguration de la nouvelle maison d’École et trois cents francs sont votés pour les frais de réception et autres.
L’école commence à fonctionner au mois d’octobre de la même année.
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